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une reine du tarryani.

notre extrême désappointement, le colonel Munro, le sergent Mac Neil et Goûmi étaient partis.

Un billet, adressé à Banks, lui disait de ne pas s’inquiéter de leur absence, que sir Edward Munro, désireux de pousser une reconnaissance jusqu’à la frontière du Népaul, voulait encore éclaircir certains doutes relatifs aux compagnons de Nana Sahib, et qu’il serait de retour avant l’époque à laquelle nous devions quitter l’Himalaya.

À la lecture de ce billet, il me sembla qu’un mouvement de contrariété, presque involontaire, échappait à Kâlagani.

Pourquoi ce mouvement ? Je me trompais, sans doute.

CHAPITRE V

attaque nocturne


Le départ du colonel n’était pas sans nous laisser de vives inquiétudes. Il se rattachait évidemment à un passé que nous avions cru fermé à jamais. Mais que faire ? Se lancer sur les traces de sir Edward Munro ? Nous ignorions quelle direction il avait prise, quel point de la frontière népalaise il se proposait d’atteindre. Nous ne pouvions, d’autre part, nous dissimuler que, s’il n’avait parlé de rien à Banks, c’est parce qu’il craignait les observations de son ami, auxquelles il voulait se soustraire. Banks regretta vivement de nous avoir suivis dans cette expédition.

Il fallait donc se résigner et attendre. Le colonel Munro serait certainement de retour avant la fin d’août, — ce mois étant le dernier que nous dussions passer au sanitarium, avant de prendre, à travers le sud-ouest, la route de Bombay.

Kâlagani, bien soigné par Banks, ne resta que vingt-quatre heures à Steam-House. Sa blessure devait rapidement se cicatriser, et il nous quitta pour aller reprendre son service au kraal.

Le mois d’août commença encore par des pluies violentes, — un temps à