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Page:Verne - Le Beau Danube Jaune.djvu/11

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Et, à la légitime inquiétude de l’auteur sur une éventuelle lassitude du lecteur, M. Jaeger[1] répond avec bonhomie et justesse, car le sympathique Krusch mérite d’être accompagné :

« j’aime à penser que je n’aurai pas perdu mon temps.
— Alors, il ne vous paraît pas trop long ?
— Oh, monsieur Krusch, en votre compagnie… en votre compagnie !… » (ch. XIV)

Après l’Amazone et l’Orénoque, cette paisible descente du Danube permet à l’auteur de contempler les beaux paysages hongrois, de boire et de fumer sa pipe dans la barque du plus calme de ses personnages, ouvert à l’amitié, sans arrière-pensées ou ambitions, enfin, un parfait honnête homme, un philosophe voltairien, comme Jules Verne se plaît à en décrire, frère du digne juge Proth, de La Chasse au météore, et avec lequel je vous souhaite, à votre tour, un bon voyage sur les eaux du Beau Danube jaune.


Olivier Dumas (septembre 1987)
  1. M. Jaeger — ou Karl Dragoch — dans Le Pilote du Danube est jugé ridicule par Francis Lacassin (Préface du Pilote du Danube, 10/18, p. 15). Dans Le Beau Danube jaune, au contraire, ses qualités d’observateur, son courage, ses amicales relations avec Ilia Krusch, en font un policier compétent et sympathique. On ne peut donc plus dire, depuis la révélation du vrai Karl Dragoch, que le « policier, vu par Jules Verne, est (toujours) odieux, sinon ridicule ». Le fils de l’écrivain en est responsable dans les dernières œuvres (voir « la main du fils dans l’œuvre de son père », BSJV no 82, pp. 21-24).
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