Page:Verne - Le Château des Carpathes.djvu/127

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— Eh bien, le moyen est tout indiqué d’en finir avec les machinations qui, selon vous, se passent au château des Carpathes. Après demain, je serai à Karlsburg, et, si vous le voulez, je préviendrai les autorités de la ville. On vous enverra une escouade de gendarmes ou d’agents de la police, et je vous réponds que ces braves sauront bien pénétrer dans le burg, soit pour chasser les farceurs qui se jouent de votre crédulité, soit pour arrêter les malfaiteurs qui préparent peut-être quelque mauvais coup. »

Rien n’était plus acceptable que cette proposition, et pourtant elle ne fut pas du goût des notables de Werst. À les en croire, ni les gendarmes, ni la police, ni l’armée elle-même, n’auraient raison de ces êtres surhumains, disposant pour se défendre de procédés surnaturels !

« Mais j’y pense, messieurs, reprit alors le jeune comte, vous ne m’avez pas encore dit à qui appartient ou appartenait le château des Carpathes ?

— À une ancienne famille du pays, la famille des barons de Gortz, répondit maître Koltz.

— La famille de Gortz ?… s’écria Franz de Télek.

— Elle-même !

— Cette famille dont était le baron Rodolphe ?…

— Oui, monsieur le comte.

— Et vous savez ce qu’il est devenu ?…

— Non. Voilà nombre d’années que le baron de Gortz n’a reparu au château. »

Franz de Télek avait pâli, et, machinalement, il répétait ce nom d’une voix altérée :

« Rodolphe de Gortz ! »