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LES DEUX ÉCHECS DE DRAGOCH.

à quelque distance, la terre était piétinée, comme elle aurait pu l’être par des chevaux qui eussent longtemps attendu.

Ces constatations faites d’un coup d’œil, Karl Dragoch s’approcha de l’endroit où des chevaux paraissaient avoir stationné et examina le sol avec attention. Puis, traversant la cour, il procéda, aux abords immédiats de la grille donnant sur la route, à un nouvel et minutieux examen, à l’issue duquel il suivit le chemin public pendant une centaine de mètres, pour revenir ensuite sur ses pas.

« Ulhmann ! appela-t-il en rentrant dans la cour.

— Monsieur ? répondit l’agent, qui sortit de la maison et s’approcha de son chef.

— Combien avons-nous d’hommes ? demanda celui-ci.

— Onze.

— C’est peu, fit Dragoch.

— Cependant, objecta Ulhmann, le gardien Christian n’estime qu’à cinq ou six le nombre de ses agresseurs.

— Le gardien Christian a son opinion, et moi j’ai la mienne, répliqua Dragoch. N’importe, il faut nous contenter de ce que nous avons. Tu vas laisser un homme ici, et prendre les dix autres. Avec nous deux, ça fera douze. C’est quelque chose.

— Vous avez donc un indice ? interrogea Friedrick Ulhmann.

— Je sais où sont nos voleurs… de quel côté ils sont du moins.