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LE PILOTE DU DANUBE.

— Oserai-je vous demander ?… commença Ulhmann.

— D’où me vient cette assurance ? acheva Karl Dragoch. Rien n’est plus simple. C’est même véritablement enfantin. Je me suis d’abord dit qu’on avait pris trop de choses ici pour ne pas avoir besoin d’un véhicule quelconque. J’ai donc cherché ce véhicule et je l’ai trouvé. C’est une charrette à quatre roues, attelée de deux chevaux, dont l’un, celui de flèche, offre cette particularité qu’il manque un clou au fer de son pied antérieur droit.

— Comment avez-vous pu savoir cela ? interrogea Ulhmann ébahi.

— Parce qu’il a plu la nuit dernière et que la terre encore mal séchée a gardé fidèlement les empreintes. J’ai appris de la même manière que la charrette, en quittant la villa, avait tourné à gauche, c’est-à-dire dans une direction opposée à celle de Gran. Nous allons nous diriger du même côté et suivre au besoin à la piste le cheval dont le fer est incomplet. Il n’y a pas apparence que nos gaillards aient voyagé pendant le jour. Ils se sont sans doute terrés quelque part jusqu’au soir. Or, la région est peu habitée et les maisons ne sont pas bien nombreuses. Nous fouillerons au besoin toutes celles que nous trouverons sur la route. Réunis tes hommes, car voici venir la nuit, et le gibier doit commencer à se donner de l’air. »

Karl Dragoch et son escouade durent