Natcha !… Qu’était devenue Natcha, au milieu de cet effroyable bouleversement ?… Vivait-elle encore ? Était-elle morte, au contraire, et son cadavre éventré, coupé en morceaux, de même que celui de tant d’autres innocentes victimes, traînait-il dans la boue, dans la fange, dans le sang, écrasé sous le pied des chevaux ?
Serge Ladko s’était levé, et, pareil à une bête fauve mise en cage, courait furieusement autour de la cellule, comme s’il eût cherché une issue pour voler au secours de Natcha.
Cet accès de désespoir fut de courte durée. Revenu bientôt à la raison, il se contraignit au calme, d’un énergique effort, et, avec un cerveau lucide, chercha les moyens de reconquérir sa liberté.
Aller trouver le juge, lui avouer sans détour la vérité, implorer au besoin sa pitié ?… Mauvais moyen. Quelle chance avait-il d’obtenir la confiance d’un esprit prévenu, après avoir si longtemps persévéré dans le mensonge ? Était-il en son pouvoir de détruire d’un seul mot la suspicion attachée à son nom de Ladko, de ruiner en un instant les présomptions qui l’accablaient ? Non. Une enquête serait à tout le moins nécessaire, et une enquête exigerait des semaines, sinon des mois.
Il fallait donc fuir.
Pour la première fois depuis qu’il y était entré, Serge Ladko examina sa cellule. Ce fut vite fait. Quatre murs percés de deux