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LE PILOTE DU DANUBE.

— Comme ça, tu comprends, ni vu, ni connu.

Qu’un malfaiteur s’affuble d’un nom d’emprunt quand il accomplit ses méfaits, cela n’est pas pour étonner un policier, mais pourquoi ce nom de Ladko, ce même nom dont était signé le portrait trouvé dans la barge ?

— Il existe bien un Ladko pourtant, s’écria avec impatience Dragoch formulant ainsi la conclusion de sa pensée.

— Parbleu ! fit Titcha. C’est même le plus beau de l’affaire.

— Qu’est-ce que c’est que ce Ladko ?

— Une canaille, affirma énergiquement Titcha.

— Qu’est-ce qu’il t’a fait ?

À moi ?… Rien… À Striga…

— Qu’est-ce qu’il a fait à Striga ?

— Il lui a soufflé la femme… la belle Natcha.

Natcha ! ce même prénom qui figurait sur le portrait. Dragoch, assuré d’être sur la bonne piste, écoutait avidement Titcha qui poursuivait sans se faire prier :

— Depuis, ils ne sont pas amis, tu penses !… C’est pour ça que Striga a pris son nom. C’est un malin, Striga.

— Tout cela, objecta Dragoch, ne me dit pas pourquoi il ne faut pas prononcer le nom de Ladko.

— Parce qu’il est malsain, expliqua Titcha… À Gran… et ailleurs, tu sais qui il désigne… Ici, c’est celui d’une espèce