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Page:Verne - Le Sphinx des Glaces, 1897.djvu/231

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l’îlot bennet.

bois, qui paraissait avoir appartenu à l’étrave d’une embarcation, de traces de sculptures…

— Parmi lesquelles mon frère crut découvrir le dessin d’une tortue… ajouta le capitaine Len Guy.

— En effet, repris-je, mais cette ressemblance fut déclarée douteuse par Arthur Pym. N’importe, puisque cette pièce de bois est encore à l’endroit même indiqué dans le récit, on doit en conclure que, depuis la relâche de la Jane, aucun équipage n’a pris pied sur l’îlot Bennet. J’estime que nous perdrions notre temps à y rechercher des vestiges quelconques. C’est à l’île Tsalal seulement que nous serons fixés…

— Oui… à l’île Tsalal ! » répondit le capitaine Len Guy.

Nous revînmes dans la direction de la baie, en longeant, près du relais de marées, la lisière rocheuse. En divers endroits se dessinaient quelques ébauches de banc de corail. Quant à la biche de mer, elle était en si grande abondance que notre goélette aurait pu en embarquer tout une cargaison.

Hunt, silencieux, ne cessait de marcher les yeux baissés vers le sol.

Quant à nous, lorsque nos regards se portaient au large, ils n’apercevaient que l’immensité déserte. Vers le nord, l’Halbrane montrait sa mâture balancée par un léger roulis. Vers le sud, aucune apparence de terre, et, dans tous les cas, ce n’est pas l’île Tsalal que nous aurions pu relever en cette direction, puisque son gisement la plaçait à trente minutes d’arc dans le sud, soit trente milles marins.

Ce qui resterait à faire, après avoir parcouru le contour de l’îlot, ce serait de revenir à bord et d’appareiller sans retard pour l’île Tsalal.

Nous remontions alors les grèves de l’est, Hunt, en tête, à quelque dizaine de pas, lorsqu’il suspendit brusquement sa marche, et, cette fois, nous appela d’un geste précipité.

En un instant, nous fûmes près de lui.

Si Hunt n’avait témoigné aucune surprise au sujet de la pièce de