— Effectivement, monsieur Helloch.
— C’est un des affluents de l’Orénoque ?…
— Oui, et l’un des plus importants, puisqu’il lui verse quatre mille cinq cents mètres cubes d’eau par seconde.
— Ne vient-il pas des hautes cordillères de la République colombienne ?…
— Comme vous dites, répliqua alors M. Felipe, qui ne voyait pas trop à quoi tendaient ces demandes de Jacques Helloch.
— Est-ce qu’il ne reçoit pas sur son parcours un grand nombre de tributaires ?…
— Un grand nombre, répondit M. Miguel, et dont les plus considérables sont l’Upia et l’Humadea à la jonction desquels il prend son nom, puis le Casanare qui a donné le sien à toute une immense aire de llanos.
— Mon cher Jean, dit alors Jacques Helloch, — si vous me permettez de vous appeler ainsi… »
Le jeune garçon rougit légèrement, et le sergent Martial se leva comme s’il eût été projeté par un ressort.
« Qu’avez-vous, sergent… ? demanda M. Miguel.
— Rien ! » répondit le vieux soldat en se rasseyant.
Jacques Helloch reprit donc :
« Mon cher Jean, je pense que nous ne retrouverons jamais une occasion pareille de causer du Meta, puisqu’il coule maintenant sous nos yeux…
— Et tu peux ajouter, fit observer Germain Paterne en se retournant vers M. Miguel et ses deux collègues, que nous n’aurons jamais de meilleurs professeurs pour nous instruire.
— Vous êtes fort polis, messieurs, répondit M. Varinas, mais nous ne connaissons pas le Meta autant que vous pourriez le croire… Ah ! s’il s’agissait du Guaviare…
— Ou de l’Atabapo ! riposta M. Felipe.
— Nous allons y arriver, messieurs, reprit Jacques Helloch. Néanmoins, comme je pense que M. Miguel est très ferré sur l’hydro-