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Page:Verne - Le Superbe Orénoque, Hetzel, 1898.djvu/198

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LE SUPERBE ORÉNOQUE.

— Nous te remercions, capitan, répondit M. Miguel, et nous te rendrons visite. Mais pour une nuit, il est préférable de rester à bord de nos falcas.

— Comme il te plaira.

— Tu es le chef d’un beau village, reprit alors M. Miguel, en remontant vers la grève.

— Oui… il vient seulement de naître, et il prospérera, s’il trouve protection chez le gouverneur de San-Fernando. J’espère que de posséder un village de plus sur le cours de l’Orénoque, cela est agréable au Président de la République…

— Nous lui apprendrons, à notre retour, répondit M. Miguel, que le capitan…

— Caribal, dit l’Indien, dont le nom fut donné avec autant de fierté que si c’eût été celui d’un fondateur de ville ou celui du héros Simon Bolivar.

— Le capitan Caribal, reprit M. Miguel, peut compter sur nos bons offices à San-Fernando près du gouverneur, comme à Caracas près du Président. »

On ne pouvait entrer en relation avec ces Piaroas dans des conditions plus avantageuses et converser en meilleurs termes.

M. Miguel et ses compagnons suivirent ces Indiens jusqu’au village, à une portée de fusil de la berge.

Jacques Helloch et son ami Jean marchaient à côté l’un de l’autre devant le sergent Martial.

« Votre guide habituel, le livre de notre compatriote, mon cher Jean, demanda Jacques Helloch, vous donne sans doute des renseignements précis sur ces Piaroas, et vous devez en savoir plus que nous à leur sujet…

— Ce qu’il nous apprend, répondit le jeune garçon, c’est que ces Indiens sont d’un tempérament placide, peu enclins à la guerre. La plupart du temps, ils vivent à l’intérieur des forêts les plus reculées du bassin de l’Orénoque. Il est à croire que ceux-ci ont voulu essayer d’une vie nouvelle sur les bords du fleuve…