Page:Verne - Le Superbe Orénoque, Hetzel, 1898.djvu/240

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
214
LE SUPERBE ORÉNOQUE.

— Pourquoi pas… s’écria Jacques Helloch, et n’y a-t-il pas des chances pour que ce soit lui ?…

— Eh bien… puisque cet étranger s’est dirigé vers le haut Orénoque, dit Jean, c’est là que j’irai…

— Jean… Jean !… s’écria le sergent Martial, qui se précipita vers le jeune garçon…

— J’irai ! » répéta Jean d’un ton qui indiquait une résolution inébranlable.

Puis, se retournant vers le vieillard :

« Existe-t-il sur le haut Orénoque quelques bourgades, quelques villages, où je pourrais me rendre et prendre des informations, monsieur Mirabal ?…

— Des villages… il y en a plusieurs, Guachapana… la Esmeralda… d’autres encore… À mon avis, pourtant, s’il était possible de retrouver les traces de votre père, mon cher enfant, ce serait au-delà des sources… à la Mission de Santa-Juana.

— Nous avons déjà entendu parler de cette mission, répondit Jacques Helloch. Est-elle de création récente ?…

— Voilà quelques années déjà qu’elle a été fondée, répondit M. Mirabal, et elle est en voie de prospérité.

— Une mission espagnole ?…

— Oui, et c’est un missionnaire espagnol qui la dirige… le Père Esperante.

— Dès que nos préparatifs de voyage seront achevés, déclara Jean, nous partirons pour Santa-Juana…

— Mon cher enfant, dit le vieillard, je ne dois pas vous laisser ignorer que les périls sont grands sur le cours du haut Orénoque, fatigues, privations, risque de tomber entre les mains de bandes d’Indiens, qui ont une réputation de férocité… ces cruels Quivas, que commande maintenant un forçat évadé de Cayenne…

— Ces dangers que mon père a courus, répondit Jean, je n’hésiterai pas à les courir pour le retrouver ! »

L’entretien se termina sur cette réponse du jeune garçon. M. Mi-