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LE GUÉ DE FRASCAÈS.

Il fallait donc, à tout prix, gagner la Mission dans le plus court délai, s’efforcer de l’atteindre avant la nuit prochaine en doublant les étapes. Vingt-cinq à trente kilomètres, cela ne pouvait-il s’enlever en vingt heures ?

Jacques Helloch revint au campement, afin de préparer un départ immédiat.

« Ils dorment encore, monsieur Helloch, dit la jeune fille, qui s’avança aussitôt vers lui.

— Et vous êtes la première levée, mademoiselle Jeanne !… répondit Jacques Helloch. Je vais les réveiller et nous nous mettrons en route…

— Vous n’avez rien remarqué de suspect ?…

— Non… rien… rien… mais partons… J’ai calculé qu’en marchant sans nous arrêter, nous pourrions, sinon ce soir du moins dans la nuit, arriver à Santa-Juana…

— Ah ! monsieur Helloch, qu’il me tarde d’être rendue à la Mission !

— Où est Gomo ?… demanda Jacques Helloch.

— Là… dans ce coin !… Il dort d’un si bon sommeil, le pauvre enfant…

— Il faut que je lui parle… J’ai besoin de certains renseignements avant de partir…

— Voulez-vous me laisser ce soin ? » proposa Jeanne de Kermor. Et elle ajouta :

« Vous semblez soucieux, ce matin, monsieur Helloch… Est-ce que quelque mauvaise nouvelle ?…

— Non… je vous assure… mademoiselle Jeanne… non ! »

La jeune fille fut sur le point d’insister ; mais, comprenant que cette insistance embarrasserait Jacques, elle se dirigea vers Gomo qu’elle réveilla doucement.

Le sergent Martial, lui, se détira les bras, poussa quelques hums ! sonores, et se remit sur pied en un instant.

Il y eut plus de façons avec Germain Paterne. Roulé dans sa cou-