Page:Verne - Le Superbe Orénoque, Hetzel, 1898.djvu/438

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
393
DEUX MOIS À LA MISSION.

de l’Orénoque… C’était notre mission… le ministre de l’Instruction publique…

— Non, monsieur Germain, non, répondit Jeanne en souriant. Vous deviez vous arrêter à San-Fernando, et si vous êtes venus jusqu’à Santa-Juana…

— C’est que c’était notre devoir ! » déclara simplement Jacques Helloch.

Il va de soi que des détails plus complets seraient ultérieurement donnés au colonel de Kermor, et qu’il connaîtrait les divers incidents de cet aventureux voyage. Mais, en attendant, malgré la réserve voulue de Jacques Helloch, en voyant Jeanne si reconnaissante, le père ne comprenait-il pas déjà quels sentiments débordaient du cœur de sa fille…

Pendant que Jeanne de Kermor, Jacques Helloch, Germain Paterne et lui causaient de ces choses, Parchal et Valdez préparaient le campement en vue d’y passer le reste de la journée et la nuit suivante. Leurs hommes avaient transporté dans la forêt les corps de tous ceux qui avaient succombé.

Quant aux Guaharibos blessés dans la lutte, Germain Paterne allait s’occuper de leur pansement.

Puis, après que les provisions eurent été retirées des charrettes, afin que chacun en prît sa part, tandis que des foyers de bois s’allumaient à différentes places, Jacques Helloch et Germain Paterne, suivis du colonel de Kermor et de sa fille, se dirigèrent vers les deux pirogues, à sec sur la grève. N’avaient-elles pas été détruites par les Quivas !

Il n’en était rien, car Alfaniz comptait s’en servir pour revenir vers les territoires de l’ouest, en remontant le Ventuari. Qu’une crue du fleuve vînt à se produire, et les deux falcas seraient prêtes à redescendre son cours.

« Merci à ces coquins, s’écria Germain Paterne, qui ont bien voulu respecter mes collections !… Me voyez-vous revenant sans elles en Europe !… Après avoir tant photographié en route, ne pas