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AU REVOIR !

et prirent logement dans la case que le sergent Martial avait déjà habitée.

Le jour même, ils firent visite au gouverneur, lequel apprit avec satisfaction les événements dont la Mission de Santa-Juana avait été le théâtre, — d’une part, la destruction presque complète de la bande d’Alfaniz, — de l’autre, l’heureux résultat du voyage.

Quant à M. Miguel, à M. Felipe, à M. Varinas, — qu’on ne s’en étonne pas ! — ils n’avaient point quitté la bourgade, encore moins d’accord sur la question hydrographique des trois fleuves qu’ils ne l’étaient au départ de Ciudad-Bolivar.

En effet, le soir même, les passagers de la Gallinetta et de la Moriche purent serrer la main des trois passagers de la Maripare.

Quel bon accueil M. Miguel et ses collègues firent à leurs anciens compagnons de voyage ! On imagine aussi leur surprise, lorsqu’ils virent Jean… leur cher Jean… au bras de Jacques Helloch, avec des vêtements de femme.

« Nous direz-vous pourquoi il est ainsi travesti ?… demanda M. Varinas.

— Parce que je l’ai épousé… répondit Jacques Helloch.

— Vous avez épousé Jean de Kermor ?… s’écria M. Felipe, dont les yeux s’agrandirent démesurément.

— Non… mademoiselle Jeanne de Kermor.

— Quoi !… dit M. Miguel, mademoiselle de Kermor ?…

— Est la sœur de Jean ! répondit en riant Germain Paterne. Hein ! comme ils se ressemblent ! »

Tout s’expliqua, et les compliments les plus sincères furent adressés aux nouveaux époux, comme les plus vives félicitations à Mme  Jacques Helloch, puisqu’elle avait retrouvé son père, le colonel de Kermor, dans le missionnaire de Santa-Juana.

« Et l’Orénoque ?… demanda Germain Paterne… Il est toujours à sa place ?…

— Toujours, déclara M. Miguel.