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LE SUPERBE ORÉNOQUE.

éviter un déchargement, et le voyage s’accomplissait sans peine ni fatigues.

Mais quel contraste, lorsque la jeune femme et son mari se rappelaient les tourments, les inquiétudes, les périls de cette navigation quelques semaines avant !

En vue du sitio du capitan de Mavaca, Jeanne se souvint : c’est là qu’elle eût succombé à la fièvre, si Jacques Helloch n’eût découvert ce précieux coloradito qui avait empêché le retour d’un mortel accès…

Puis on reconnut, non loin du cerro Guaraco, l’endroit où le troupeau de bœufs avait été attaqué par ces terribles gymnotes électriques…

Puis, à Danaco, Jacques Helloch présenta sa femme à Manuel Assomption, chez lequel, en compagnie de Germain Paterne, ils acceptèrent l’hospitalité d’un jour. Et quelle fut la surprise des braves gens du rancho, lorsqu’ils retrouvèrent dans cette belle jeune femme le neveu Jean qui avait occupé avec son oncle Martial une des cases du village mariquitare !…

Enfin, le 4 janvier, la Gallinetta et la Moriche abandonnèrent le cours de l’Orénoque pour celui de l’Atabapo, et elles vinrent s’amarrer au quai de la bourgade.

Il y avait trois mois, Jacques Helloch et ses compagnons avaient laissé à San-Fernando MM. Miguel, Felipe et Varinas. Les trois collègues s’y trouvaient-ils encore ?… On avouera que c’était improbable. Après avoir traité à fond la question de l’Orénoque, du Guaviare et de l’Atabapo, ils devaient s’être remis en route pour Ciudad-Bolivar.

Et, maintenant, lequel des trois fleuves l’avait emporté, c’est ce que Germain Paterne était assez curieux de savoir. Or, comme les falcas exigeraient une relâche de quelques jours afin de se ravitailler avant de descendre vers Caïcara, il aurait le temps de satisfaire sa curiosité.

Jacques Helloch, sa femme et Germain Paterne débarquèrent donc