Page:Verne - Le Village aérien, Hetzel, 1918.djvu/102

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entre leurs bases, — interminables lianes qui s’enroulaient autour des fûts comme des fouillis de serpents. De toutes parts s’enchevêtraient un enguirlandement de branchages dont on ne saurait se faire une idée, des tortis capricieux, des festons ininterrompus allant des massifs aux halliers. Pas un rameau qui ne fût rattaché au rameau voisin ! Pas un tronc qui ne fût relié par ces longues chaînes végétales, dont quelques-unes pendaient jusqu’à terre comme des stalactites de verdure ! Pas une rugueuse écorce qui ne fût tapissée de mousses épaisses et veloutées sur lesquelles couraient des milliers d’insectes aux ailes pointillées d’or !

Et des moindres amalgames de ces frondaisons s’échappait un concert de gazouillements, de hululements, ici des cris, là des chants, qui s’éparpillaient du matin au soir.

Les chants, c’étaient des myriades de becs qui les lançaient en roulades, rossignolades, trilles plus variés et plus aigus que ceux d’un sifflet de quartier-maître à bord d’un navire de guerre. Et comment n’être point assourdi par ce monde ailé des perroquets, des huppes, des hiboux, des écureuils volants, des merles, des perruches, des tette-chèvres, sans compter les oiseaux-mouches, agglomérés comme un essaim d’abeilles entre les hautes branches ?…