de raison qu’elle aboutirait au bassin de l’Oubanghi.
« D’ailleurs, observa Khamis, à défaut du cours d’eau que nous avons aperçu avant-hier au campement, ne peut-il s’en rencontrer un autre dans cette direction ? »
La nuit du 11 au 12 mars ne s’écoula pas entre les racines d’un cotonnier. Ce fut au pied d’un arbre non moins gigantesque, un bombax, dont le tronc symétrique s’élevait tout d’un jet à la hauteur d’une centaine de pieds au-dessus de l’épais tapis du sol.
La surveillance établie comme d’habitude, le sommeil n’allait être troublé que par quelques lointains beuglements de buffles et de rhinocéros. Il n’était pas à craindre que le rugissement du lion se mêlât à ce concert nocturne. Ces redoutables fauves n’habitent guère les forêts de l’Afrique centrale. Ils sont les hôtes des régions plus élevées en latitude, soit au delà du Congo vers le sud, soit sur la limite du Soudan vers le nord, dans le voisinage du Sahara. Les épais fourrés ne conviennent pas au caractère capricieux, à l’allure indépendante du roi des animaux, — roi d’autorité et non roi constitutionnel. Il lui faut de plus grands espaces, des plaines inondées de soleil où il puisse bondir en toute liberté.
Si les rugissements ne se firent pas entendre, il en fut de même des grognements de l’hippo-