Page:Verne - Le Village aérien, Hetzel, 1918.djvu/116

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Et une des outardes, plumée, vidée, embrochée d’une baguette, rôtie à point devant une flamme vive, pétillante, fut dévorée à belles dents.

Khamis et ses compagnons se remirent en route dans des conditions plus pénibles que la veille.

À descendre au sud-ouest, les passées se présentaient moins fréquemment. Il fallait se frayer un chemin entre les broussailles, aussi drues que les lianes dont les cordons durent être tranchés au couteau. La pluie vint à tomber pendant plusieurs heures, — une pluie assez abondante. Mais telle était l’épaisseur des frondaisons que c’est à peine si le sol en recevait quelques gouttes. Toutefois, au milieu d’une clairière, Khamis put remplir la gourde presque vidée déjà, et il y eut lieu de s’en féliciter. En vain le foreloper avait-il cherché quelque filet liquide sous les herbes. De là, probablement, la rareté des animaux et des sentiers praticables.

« Cela n’annonce guère la proximité d’un cours d’eau », déclara John Cort, lorsque l’on s’installa pour la halte du soir.

D’où cette conséquence s’imposait : c’est que le rio qui coulait non loin du tertre aux tamarins ne faisait que contourner la forêt.

Néanmoins, la direction prise jusqu’alors ne devrait pas être modifiée, et avec d’autant plus