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Page:Verne - Le Village aérien, Hetzel, 1918.djvu/177

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— Coup inutile, déclara John Cort, si nous ne pouvons prendre possession de la bête…

— Ce sera l’affaire de quelques instants », répliqua le foreloper.

Et, appuyant sur la godille, il rapprocha le radeau de la rive, près d’une petite grève où gisait le waterbuck. L’animal dépecé, on en garda les morceaux utilisables pour les repas prochains.

Entre temps, Max Huber avait mis à profit ses talents de pêcheur, bien qu’il n’eût à sa disposition que des engins très rudimentaires, deux bouts de ficelle trouvés dans la cage du docteur, et, pour hameçons, des épines d’acacia amorcées avec de petits morceaux de viande. Les poissons se décideraient-ils à mordre, parmi ceux que l’on voyait apparaître à la surface du rio ?…

Max Huber s’était agenouillé à tribord du radeau, et Llanga, à sa droite, suivait l’opération non sans un vif intérêt.

Il faut croire que les brochets du rio Johausen ne sont pas moins voraces que stupides, car l’un d’eux ne tarda guère à avaler l’hameçon. Après l’avoir « pâmé », — c’est le mot, — ainsi que les indigènes font de l’hippopotame pris dans ces conditions, Max Huber fut assez adroit pour l’amener au bout de sa ligne. Ce poisson pesait bien de huit à neuf livres, et l’on peut être certain que les passa-