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Page:Verne - Le Village aérien, Hetzel, 1918.djvu/178

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gers n’attendraient pas au lendemain pour s’en régaler.

À la halte de midi, le déjeuner se composa d’un filet rôti de waterbuck et du brochet dont il ne resta que les arêtes. Pour le dîner, il fut convenu que l’on ferait la soupe avec un bon quartier de l’antilope. Et, comme cela nécessiterait plusieurs heures de cuisson, le foreloper alluma le foyer à l’avant du radeau, assujettit la marmite sur le feu. Puis la navigation reprit sans interruption jusqu’au soir.

La pêche ne donna aucun résultat pendant l’après-midi. Vers six heures, Khamis s’arrêta le long d’une étroite grève rocheuse, ombragée par les basses branches d’un gommier de l’espèce krabah. Il avait heureusement choisi le lieu de halte.

En effet, les bivalves, moules et ostracées, abondaient entre les pierres. Aussi les unes cuites, les autres crues, complétèrent agréablement le menu du soir. Avec trois ou quatre morceaux de biscuit et une pincée de sel, le repas n’eût rien laissé à désirer.

Comme la nuit menaçait d’être sombre, le foreloper ne voulut point s’abandonner à la dérive. Le rio Johausen charriait parfois des troncs énormes. Un abordage eût pu être très dommageable pour le radeau. La couchée fut donc organisée au pied du gommier sur un amas d’herbes. Grâce à la garde successive de