Page:Verne - Le Village aérien, Hetzel, 1918.djvu/193

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d’abord il fut rassuré : on n’entendait aucun bruit suspect à mesure que l’aube pénétrait le sous-bois.

« J’ai parcouru la rive sur une centaine de pas, et je n’ai aperçu aucun singe, assura John Cort…

— C’est de bon augure, répondit Max Huber, et j’espère utiliser désormais nos cartouches autrement qu’à nous défendre contre des macaques !… J’ai cru que toute notre réserve allait y passer…

— Et comment aurions-nous pu la renouveler ? reprit John Cort… Il ne faut pas compter sur une seconde cage pour se ravitailler de balles, de poudres et de plomb…

— Eh ! s’écria Max Huber, quand je songe que le docteur voulait établir des relations sociales avec de pareils êtres !… Le joli monde !… Quant à découvrir quels termes ils emploient pour s’inviter à dîner et comment ils se disent bonjour ou bonsoir, il faut vraiment être un professeur Garner, comme il y en a quelques-uns en Amérique… ou un docteur Johausen, comme il y en a quelques-uns en Allemagne, et peut-être même en France…

— En France, Max ?…

— Oh ! si l’on cherchait parmi les savants de l’Institut ou de la Sorbonne, on trouverait bien quelque idio…

— Idiot !… répéta John Cort en protestant.