bataille. La forêt de l’Oubanghi possédait assez de ruminants et de volailles pour que l’on ne fît pas aux représentants de l’espèce simienne l’honneur de les introduire dans un estomac humain.
Khamis éprouva de sérieuses difficultés à tirer le radeau du remous et à doubler la pointe.
Tous donnèrent la main à cette manœuvre, qui demanda près d’une heure. On avait dû couper de jeunes baliveaux, puis les ébrancher afin d’en faire des espars au moyen desquels on s’écarta de la berge. Le remous y maintenant le radeau, si la bande fût revenue à cette heure, il n’aurait pas été possible d’éviter son attaque en se rejetant dans le courant. Sans doute, ni le foreloper ni ses compagnons ne fussent sortis sains et saufs de cette lutte trop inégale.
Bref, après mille efforts, le radeau dépassa l’extrémité de la pointe et commença à redescendre le cours du rio Johausen.
La journée promettait d’être belle. Aucun symptôme d’orage à l’horizon, aucune menace de pluie. En revanche, une averse de rayons solaires tombait d’aplomb, et la chaleur aurait été torride sans une vive brise du nord, dont le radeau se fût fort aidé, s’il eût possédé une voile.
La rivière s’élargissait graduellement à