Page:Verne - Le Village aérien, Hetzel, 1918.djvu/195

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ne fût pas embarrassé de rapides, coupé de barrages, interrompu par des chutes. C’est ce que redoutait surtout le foreloper.

En ce moment, il appela ses compagnons pour le déjeuner. Llanga revint presque aussitôt, rapportant quelques œufs de canard, qui furent réservés pour le repas de midi. Grâce au morceau d’antilope, il n’y aurait pas lieu de renouveler la provision de gibier avant la halte de la méridienne.

« Eh ! j’y songe, suggéra John Cort, pour ne pas avoir inutilement dépensé nos munitions, pourquoi ne pas se nourrir de la chair des singes ?…

— Ah ! pouah ! fit Max Huber.

— Voyez ce dégoûté !…

— Quoi, mon cher John, des côtelettes de gorille, des filets de gibbons, des gigots de chimpanzés… toute une fricassée de mandrilles…

— Ce n’est pas mauvais, affirma Khamis. Les indigènes ne font point fi d’une grillade de ce genre.

— Et j’en mangerais au besoin… dit John Cort.

— Anthropophage ! s’écria Max Huber. Manger presque son semblable…

— Merci, Max !… »

En fin de compte, on abandonna aux oiseaux de proie les quadrumanes tués pendant la