Page:Verne - Le Village aérien, Hetzel, 1918.djvu/206

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pluie ténue, qui glissait sur les feuilles d’enseté.

Pendant la première partie de la journée se montrèrent quelques singes le long de la rive droite, une vingtaine de grande taille, qui semblaient enclins à reprendre les hostilités de l’avant-veille. Le plus sage était d’éviter tout contact avec eux, et on y parvint en maintenant le radeau le long de la rive gauche, moins fréquentée par les bandes de quadrumanes.

John Cort fit judicieusement observer que les relations devaient être rares entre les tribus simiennes des deux rives, puisque la communication ne s’établissait que par les ponts de branchages et de lianes, malaisément praticables même à des singes.

On « brûla » la halte de la méridienne, et, dans l’après-midi, le radeau ne s’arrêta qu’une seule fois, afin d’embarquer une antilope sassaby que John Cort avait abattue derrière un fouillis de roseaux, près d’un coude de la rivière.

À ce coude, le rio Johausen, obliquant vers le sud-est, modifiait presque à angle droit sa direction habituelle. Cela ne laissa pas d’inquiéter Khamis de se voir ainsi rejeté à l’intérieur de la forêt, alors que le terme du voyage se trouvait à l’opposé, du côté de l’Atlantique. Évidemment, on ne pouvait mettre en doute