Page:Verne - Le Village aérien, Hetzel, 1918.djvu/224

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Tous deux pénétrèrent sous le taud et examinèrent le petit dormeur.

Certes, à première vue, on aurait pu affirmer qu’il devait être de race simienne. Ce qui frappa tout d’abord John Cort, c’est qu’il se trouvait en présence non d’un quadrumane, mais d’un bimane. Or, depuis les dernières classifications généralement admises de Blumenbach, on sait que seul l’homme appartient à cet ordre dans le règne animal. Cette singulière créature ne possédait que deux mains, alors que tous les singes, sans exception, en ont quatre, et ses pieds paraissaient conformés pour la marche, n’étant point préhensifs, comme ceux des types de la race simienne.

John Cort, en premier lieu, le fit remarquer à Max Huber.

« Curieux… très curieux ! » répliqua celui-ci.

Quant à la taille de ce petit être, elle ne dépassait pas soixante-quinze centimètres. Il semblait, d’ailleurs, dans son enfance et ne pas avoir plus de cinq à six ans. Sa peau, dépourvue de poils, présentait un léger duvet roux. Sur son front, son menton, ses joues, aucune apparence de système pileux, qui ne foisonnait que sur sa poitrine, les cuisses et les jambes. Ses oreilles se terminaient par une chair arrondie et molle, différentes de celles des quadrumanes, lesquelles sont dé-