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Page:Verne - Le Village aérien, Hetzel, 1918.djvu/27

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— Alors… pourquoi ne pas nous lancer à travers cette forêt ?…

— Parce qu’elle est impénétrable.

— Oh ! impénétrable !… répliqua Max Huber d’un air de doute.

— Pas aux piétons, peut-être, observa le Portugais, et encore n’en suis-je pas sûr, puisque aucun ne l’a essayé. Quant à y aventurer les attelages, ce serait une tentative qui n’aboutirait pas.

— Vous dites, Urdax, que personne n’a jamais essayé de s’engager dans cette forêt ?…

— Essayé… je ne sais, monsieur Max, mais qu’on y ait réussi… non… et, dans le Cameroun comme dans le Congo, personne ne s’aviserait de le tenter. Qui aurait la prétention de passer là où il n’y a aucun sentier, au milieu des halliers épineux et des ronces ?… Je ne sais même si le feu et la hache parviendraient à déblayer le chemin, sans parler des arbres morts, qui doivent former d’insurmontables obstacles…

— Insurmontables, Urdax ?…

— Voyons, cher ami, dit alors John Cort, n’allez pas vous emballer sur cette forêt, et estimons-nous heureux de n’avoir qu’à la contourner !… J’avoue qu’il ne m’irait guère de m’aventurer à travers un pareil labyrinthe d’arbres…