Page:Verne - Le Village aérien, Hetzel, 1918.djvu/301

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l’instinct eût suffi à en apprendre l’utilité aux Wagddis comme à n’importe quel animal.

Une question qui intéressa John Cort, ce fut la question du feu. Comment ces primitifs l’obtenaient-ils ? Était-ce par le frottement d’un morceau de bois dur sur un morceau de bois mou d’après la méthode des sauvages ?… Non, ils ne procédaient pas de la sorte, et employaient le silex, dont ils tiraient des étincelles par le choc. Ces étincelles suffisaient à allumer le duvet du fruit du rentenier, très commun dans les forêts africaines, qui jouit de toutes les propriétés de l’amadou.

En outre, la nourriture azotée se complétait, chez les familles wagddiennes, par une nourriture végétale dont la nature faisait seule les frais. C’étaient, d’une part, des racines comestibles de deux ou trois sortes, de l’autre, une grande variété de fruits, tels que ceux que donne l’acacia andansonia, qui porte indifféremment le nom justifié de pain d’homme ou de pain de singe — tel le karita, dont la châtaigne s’emplit d’une matière grasse susceptible de remplacer le beurre, — tel le kijelia, avec ses baies d’une saveur un peu fade, que compense leur qualité nourrissante et aussi leur volume, car elles ne mesurent pas moins de deux pieds de longueur, — tels enfin d’autres fruits, bananes, figues, mangues, à l’état sauvage, et aussi ce tso qui fournit des fruits