Aller au contenu

Page:Verne - Le Village aérien, Hetzel, 1918.djvu/302

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

assez bons, le tout relevé de gousses de tamarin en guise de condiment. Enfin, les Wagddis faisaient également usage du miel, dont ils découvraient les ruches en suivant le coucou indicateur. Et, soit avec ce produit si précieux, soit avec le suc de diverses plantes — entre autres le lutex distillé par une certaine liane — mêlé à l’eau de la rivière, ils composaient des boissons fermentées à haut degré alcoolique. Qu’on ne s’en étonne point ; n’a-t-on pas reconnu que les mandrilles d’Afrique, qui ne sont que des singes cependant, ont un faible prononcé pour l’alcool ?…

Il faut ajouter qu’un cours d’eau, très poissonneux, qui passait sous Ngala, contenait les mêmes espèces que celles trouvées par Khamis et ses compagnons dans le rio Johausen. Mais était-il navigable, et les Wagddis se servaient-ils d’embarcations ?… c’est ce qu’il eût été important de savoir en cas de fuite.

Or, ce cours d’eau était visible de l’extrémité du village opposée à la case royale. En se postant près des derniers arbres, on apercevait son lit, large de trente à quarante pieds. À partir de ce point, il se perdait entre des rangées d’arbres superbes, bombax à cinq tiges, magnifiques mparamousis à tresses noueuses, admirables msoukoulios, dont le tronc s’enrobait de lianes gigantesques, ces