Page:Verne - Le Village aérien, Hetzel, 1918.djvu/33

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se détira, il se frotta les yeux, il regarda avec plus de soin… Non ! il ne se trompait pas : des feux épars se mouvaient sur la lisière de la forêt.

Llanga eut la pensée que la caravane allait être attaquée. Ce fut de sa part tout instinctif plutôt que réfléchi. En effet, des malfaiteurs se préparant au massacre et au pillage n’ignorent pas qu’ils accroissent leurs chances lorsqu’ils agissent par surprise. Ils ne se laissent pas voir avant, et ceux-ci se fussent signalés ?…

L’enfant, ne voulant pas réveiller Max Huber et John Cort, rampa sans bruit vers le chariot. Dès qu’il fut arrivé près du foreloper, il lui mit la main sur l’épaule, le réveilla et, du doigt, lui montra les feux de l’horizon.

Khamis se redressa, observa pendant une minute ces flammes en mouvement, et, d’une voix dont il ne songeait point à adoucir l’éclat :

« Urdax ! » dit-il.

Le Portugais, en homme habitué à se dégager vivement des vapeurs du sommeil, fut debout en un instant.

« Qu’y a-t-il, Khamis ?…

— Regardez ! »

Et, le bras tendu, il indiquait la lisière illuminée au ras de la plaine.

« Alerte ! » cria le Portugais de toute la force de ses poumons.