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Page:Verne - Le Village aérien, Hetzel, 1918.djvu/65

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être aurait-on pu se débarrasser de ces terribles assaillants, les détruire jusqu’au dernier, s’ils n’avaient été qu’un petit nombre. Le jour n’aurait plus éclairé qu’un amoncellement d’énormes cadavres au pied des tamarins. Mais trois cents, cinq cents, un millier de ces animaux !… Est-il donc rare de rencontrer de pareilles agglomérations dans les contrées de l’Afrique équatoriale, et les voyageurs, les trafiquants, ne parlent-ils pas d’immenses plaines que couvrent à perte de vue les ruminants de toute sorte ?…

« Cela se complique…, observa John Cort.

— On peut même dire que ça se corse ! » ajouta Max Huber.

Puis, s’adressant au jeune indigène achevalé près de lui :

« Tu n’as pas peur ?… demanda-t-il.

— Non, mon ami Max… avec vous…, non ! » répondit Llanga.

Et, cependant, il était permis non seulement à un enfant, mais à des hommes aussi, de se sentir le cœur envahi d’une irrésistible épouvante.

En effet, nul doute que les éléphants n’eussent aperçu, entre les branches des tamarins, ce qui restait du personnel de la caravane.

Et, alors, les derniers rangs poussant les premiers, le cercle se rétrécit autour du tertre. Une douzaine d’animaux essayèrent d’accro-