Page:Verne - Le Village aérien, Hetzel, 1918.djvu/91

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

ter aux voyageurs, c’est là que la grande forêt prolonge son extrême pointe. De là, il n’y a plus qu’à suivre les plaines sur le parallèle de l’équateur, et, grâce aux caravanes très nombreuses en cette région, les moyens de ravitaillement et de transport seraient fréquents.

L’avis de Khamis était donc sage. En outre, l’itinéraire qu’il proposait devait abréger le cheminement jusqu’à l’Oubanghi. Toute la question tenait à la nature des obstacles que présenterait cette forêt profonde. De sentier praticable, il ne fallait pas espérer qu’il en existât : peut-être quelques passées d’animaux sauvages, buffles, rhinocéros et autres lourds mammifères. Quant au sol, il serait embarrassé de broussailles, ce qui eût nécessité l’emploi de la hache, alors que le foreloper en était réduit à sa hachette et ses compagnons à leurs couteaux de poche. Néanmoins, il n’y aurait pas à subir de longs retards pendant la marche.

Après avoir soulevé ces objections, John Cort n’hésita plus. Relativement à la difficulté de s’orienter sous les arbres dont le soleil perçait à peine le dôme épais, même à son zénith, inutile de s’en préoccuper.

En effet, une sorte d’instinct, semblable à celui des animaux, — instinct inexplicable et qui se rencontre chez quelques races d’hommes, — permet aux Chinois entre