Page:Verne - Le Village aérien, Hetzel, 1918.djvu/94

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si leur parcours égale celui de ces puissantes artères, et, à quelque distance en amont des embouchures, ils ne peuvent porter des navires de tonnage moyen. En outre, ce sont des bas-fonds qui les interceptent, des cataractes ou des chutes qui les coupent d’une rive à l’autre, des rapides d’une telle violence qu’aucune embarcation ne se risque à les remonter. Là est une des raisons qui rendent l’Afrique centrale si réfractaire aux efforts tentés jusqu’ici.

L’objection de John Cort avait donc sa valeur, Khamis ne pouvait la méconnaître. Mais, en somme, elle n’était pas de nature à faire rejeter le projet du foreloper, qui, d’autre part, présentait de réels avantages.

« Si nous rencontrons un cours d’eau, répondit-il, nous le descendrons tant qu’il ne sera pas interrompu par des obstacles… S’il est possible de tourner ces obstacles, nous les tournerons… Dans le cas contraire, nous reprendrons notre marche…

— Aussi, répliqua John Cort, ne suis-je pas opposé à votre proposition, Khamis, et je pense que nous avons tout bénéfice à nous diriger vers l’Oubanghi en suivant un de ses tributaires, si faire se peut. »

Au point où la discussion était arrivée, il n’y avait plus que deux mots à répondre :

« En route !… » s’écria Max Huber.