Page:Verne - Le Volcan d’or version originale.djvu/131

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du Yukon et la frontière actuelle. En la rapportant à la rive de ce fleuve, toute la bande appartiendrait à l’Union, et un habitant du Texas se trouverait alors en son propre pays. Mais, je vous le répète, je doute que les Américains aient gain de cause, et ce Hunter en sera pour ses pas et démarches. Toutefois, je vous conseille, si cela est possible, de n’avoir aucun rapport avec ces aventuriers de la pire espèce, et avec lesquels ma police a eu déjà maille à partir…

— Soyez sans crainte à cet égard, monsieur le Commissaire, répondit Summy Skim. Nous ne sommes pas venus au Klondike pour laver les boues du 129, mais pour le vendre, et, dès que cela sera fait, nous reprendrons le chemin du Chilkoot puis le railway de Vancouver à Montréal…

— Eh bien, messieurs, répondit le Commissaire, il ne me reste qu’à vous souhaiter bon voyage jusqu’au Forty Miles Creek, et si je puis vous être utile, vous pouvez compter sur moi.

— Nous vous remercions, monsieur Walsh, dit Ben Raddle.

— Et si vous pouvez hâter la question du cent quarante et unième par câble, ajouta Summy Skim…

— Par malheur, cela ne dépend pas de moi !… répondit M. Walsh.

Puis, comme il devait revenir à Dawson-City, tandis que les deux cousins allaient se diriger vers l’ouest, ils prirent congé du Commissaire.

Le lendemain, la carriole se remit en route. Neluto longea presque tout le temps la rive gauche du Yukon, après avoir traversé le fleuve sur un bac.

Le ciel était moins beau que la veille. Avec le vent du nord-ouest s’abattirent quelques violentes rafales. Mais, à l’abri de la capote, les deux cousins n’eurent point à en trop souffrir.

Neluto n’aurait pu exiger de son cheval une allure rapide, car il tenait, non sans raison, à le ménager. Le sol devenait très cahoteux. Les ornières, vidées de la glace qui les comblait depuis plusieurs mois, produisirent des chocs difficiles à éviter, et peut-être y avait-il plus à craindre pour le véhicule que pour son attelage.

La région était forestière, toujours des pins, des bouleaux, des peupliers et des trembles. Le bois ne manquerait pas de longtemps aux mineurs, tant pour leur usage personnel que pour l’exploitation des claims. D’ailleurs, si le sol de cette partie du district renferme de l’or, il renferme aussi du charbon. À six kilomètres en aval de Fort Cudahy, sur le Coalcreek, puis à treize kilomètres de là, sur le Cliffecreek, puis à dix-neuf kilomètres plus loin, sur le Flatecreek, on a découvert des gisements d’une excellente houille, qui ne donne pas un résidu de cendres supérieur à cinq pour cent. On en avait déjà trouvé antérieurement dans le bassin du Five


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