Page:Verne - Le Volcan d’or version originale.djvu/31

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— Eh ! fit Summy Skim, j’aurais bien d’autres contrées à visiter, en Amérique, en Europe, si j’en avais le goût, et assurément je ne commencerais pas par m’enfoncer jusqu’au cœur de cet abominable Klondike…

— Qui te paraîtra charmant, Summy, lorsque tu auras constaté par toi-même qu’il est semé de poudre d’or et pavé de pépites…

— Ben, mon cher Ben, reprit Summy Skim, tu me fais peur ! Oui, tu me fais peur !… tu veux t’embarquer là dans une affaire où tu ne trouveras que peine et désillusions !

— Peines… peut-être ! Désillusions… jamais…

— À commencer par ce maudit claim qui n’a sans doute pas la valeur d’un carré de choux ou de pommes de terre de Green Valley !…

— Alors pourquoi cette Compagnie en offrirait-elle tout d’abord plusieurs milliers de dollars ?…

— Et quand je songe, Ben, qu’il faut l’aller chercher dans un pays où la température tombe à cinquante degrés au-dessous de zéro !…

— Excellent, le froid !… Ça conserve !…

Et, finalement, après mille répliques, Summy Skim dut s’avouer vaincu. Non ! il ne laisserait pas son cousin partir seul pour le Klondike… Il l’accompagnerait, ne fût-ce que pour l’en ramener plus vite…

Aussi, ce jour-là, une dépêche, annonçant le prochain départ de MM. Ben Raddle et Summy Skim fut-elle expédiée au capitaine Healy, Directeur du syndicat Anglo-américain de Transportation et trading Company, Dawson-City, Klondike.

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