Page:Verne - Le Volcan d’or version originale.djvu/81

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Le jour reparut. Bill Stell donna le signal du départ. Les chiens furent attelés aux traîneaux sur lesquels d’ailleurs personne ne prit place par prudence. Seulement, sur le conseil du Scout et à son exemple, les deux cousins, après avoir mis trois paires de bas les unes sur l’autre, avaient chaussé des espèces de mocassins qui facilitaient leur marche, et l’eût même activée, s’ils n’avaient voulu rester près des deux sœurs qui n’auraient pu les suivre. Cela était d’autant plus nécessaire que sur ces pentes glacées, il est difficile de prévenir les chutes.

Cependant, grâce aux précautions prises, grâce également à l’expérience du Scout, la descente s’effectua sans accidents, sinon sans fatigues, et les deux traîneaux atteignirent heureusement la plaine à l’issue de la passe du Chilkoot. Le temps avait été plus favorable, le vent moins vif, après avoir passé dans l’est, et le thermomètre remontait sans provoquer un commencement de dégel qui eût rendu la marche plus difficile.

Au sortir de la passe, nombre d’émigrants étaient réunis dans un campement en attendant que leur matériel les eût rejoints. L’emplacement était vaste et l’encombrement moins considérable que sur le plateau supérieur. Des bois s’étendaient autour, et les tentes pouvaient y être dressées en toute sécurité.

Ce fut là que la caravane vint passer la nuit. Le lendemain, elle se remettrait en route en suivant un chemin assez bien entretenu, et, après avoir franchi la distance de quatre lieues, elle arrivait pour midi près de la pointe méridionale du lac Lindeman.

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