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Page:Verne - Le volcan d'or.pdf/231

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le claim 129.

— C’est ce que nous a dit le chef de la police que nous avons rencontré à Fort Cudahy, déclara Ben Raddle.

— Je crains, ajouta Lorique, qu’il n’ait plus d’une fois encore l’occasion d’intervenir. Voyez-vous, messieurs, on n’aura la paix que le jour où ces deux coquins auront été expulsés.

— Comment pourraient-ils l’être ?

— Rien ne sera plus facile, si la frontière est reportée plus à l’Ouest. Le 131 sera alors en territoire canadien, et Hunter devra se soumettre à toutes les exigences de l’Administration.

— Et naturellement, fit observer Summy Skim, il est de ceux qui prétendent que le cent quarante et unième méridien doit être reporté vers l’Est ?

— Naturellement, répondit le contre-maître. C’est lui qui a ameuté tous les Américains de la frontière, aussi bien ceux du Forty Miles que ceux du Sixty Miles. Plus d’une fois ils ont menacé d’envahir notre territoire et de s’emparer de nos claims. C’est Hunter et Malone qui les poussaient à ces excès. Les autorités d’Ottawa ont fait parvenir leurs plaintes à Washington, mais il ne semble pas qu’on soit pressé de les examiner.

— On attend sans doute, dit Ben Raddle, que la question de frontière ait été tranchée.

— Probable, monsieur Raddle. Jusque-là, il faudra nous tenir sur nos gardes. Quand Hunter saura que les nouveaux propriétaires sont arrivés au Forty Miles Creek, il est capable de tenter quelque mauvais coup.

— Il sait qu’il trouvera à qui parler, déclara Summy Skim, car nous avons déjà eu l’honneur de lui être présentés. »

En parcourant l’étendue du claim, les deux cousins et le contremaître s’étaient arrêtés près du poteau séparant le 129 du 131. Si le 129 était désert, le 131 était au contraire en pleine activité. Le personnel de Hunter travaillait aux puits percés en amont. Après avoir été lavée, la boue, entraînée par l’eau des rigoles, allait se perdre dans le courant du Fort Miles.