Page:Verne - Le volcan d'or.pdf/370

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
334
le volcan d’or.

— Le destin ne l’a point voulu, Summy, et cette chance échoit à ses neveux…

— Dont l’un, tout au moins, n’a jamais poussé l’ambition jusque-là… même en rêve !

— Entendu, Summy. Mais enfin, puisque nous avons tant fait que d’atteindre les rivages de la mer Arctique, tu ne trouveras pas mauvais que nous tâchions de revenir le gousset bien garni, et, par gousset, j’entends nos chariots et notre carriole chargés d’or à se rompre.

— Ainsi soit-il ! accorda Summy. Pourtant, te le dirai-je ? j’ai beau examiner cette montagne sous toutes ses faces et me répéter qu’elle est de taille à elle seule à humilier l’Australie, la Californie et l’Afrique réunies, je n’arrive pas à être impressionné. Pour moi, elle n’a pas l’air assez coffre-fort.

— À ce compte-là, Summy, il faudrait, pour te satisfaire, que le Golden Mount ressemblât aux caisses de la Banque.

— Je n’y verrais pas d’inconvénient, Ben, surtout si le caissier était à son poste, prêt à m’ouvrir la porte.

— Nous nous passerons de lui, affirma Ben Raddle, et nous saurons bien forcer la serrure.

— Hum !.. » fit Summy d’un air dubitatif en considérant le sommet empanaché du volcan.

N’en déplaise à Summy Skim, le Golden Mount était un mont comme tous les autres. Ses mille pieds d’altitude dominaient le littoral, et de la base, mesurant, autant qu’on en pouvait juger, environ deux kilomètres de circonférence, ses flancs s’élevaient en pente très raide jusqu’au plateau qui couronnait le sommet. Il affectait donc la forme d’un cône ou plus exactement d’un cône tronqué.

La raideur des pentes allait sans doute en rendre l’ascension malaisée. Mais, enfin, cette ascension ne devait pas être impossible puisque Jacques Ledun avait pu arriver jusqu’au cratère.