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une complication inattendue.

Le flanc le plus perpendiculaire était celui qui regardait le large, et il ne fallait pas songer à attaquer le volcan par son versant nord, que la mer battait directement. Aucune roche n’émergeait au pied de la montagne, dont la paroi verticale aurait mérité le nom de falaise si elle eût été composée de matières crayeuses ou blanchâtres et non de noirâtres substances éruptives. La première chose à faire était donc de décider par quel côté du Golden Mount on essaierait d’atteindre le sommet. Jacques Ledun n’ayant donné aucun renseignement à ce sujet, Ben Raddle et Bill Stell quittèrent le campement établi dans l’angle formé par le Rubber et le flanc de l’Est, et contournèrent la base du volcan, afin de procéder à un examen préliminaire.

Le talus paraissait gazonné d’une herbe courte semée de touffes ligneuses qui pourraient servir de point d’appui aux ascensionnistes. Mais, dans la partie supérieure, ce gazonnage faisait place à une sorte d’humus sombre, peut-être une couche de cendres et de scories. Les deux prospecteurs ne relevèrent, d’ailleurs, aucune trace d’une éruption récente.

Rentrés au campement, Ben Raddle et le Scout firent connaître le résultat de leurs recherches. Ce serait par le flanc de l’Ouest, dont la pente était moins accusée, qu’il conviendrait d’effectuer l’ascension.

Le déjeuner, hâtivement dévoré, on se prépara au départ. Sur le conseil de Bill Stell, on décida d’emporter quelques provisions, et les gourdes furent remplies de gin et de whisky mêlés d’eau dans une proportion convenable. On se munit également d’une pioche, de piquets et de cordes, qu’il y aurait peut-être lieu d’employer sur les rampes trop raides.

Le temps était favorable à cette tentative. Une belle journée s’annonçait. De rares nuages poussés par une légère brise du Nord ne faisaient que modérer les ardeurs du soleil.

Neluto ne suivait pas les ascensionnistes. Avec le personnel, il garderait le campement, dont il ne s’éloignerait sous aucun