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le volcan d’or.

ne présentait aucune ouverture, ils durent forcément penser que le bois n’était pas abandonné, et qu’ils trouveraient un campement de l’autre côté de cette barricade.

Ben Raddle et ses compagnons, derrière les arbres, suivaient tous les mouvements de la bande. Ils comprirent que Hunter allait se frayer un passage en déplaçant les pierres entassées sur le barrage. Le moment était venu d’intervenir.

« Je ne sais, dit Summy à voix basse, ce qui me retient de lui casser la tête !.. Je l’ai au bout de mon fusil…

— Non… ne tire pas, Summy, répliqua Ben Raddle, en abaissant l’arme de son cousin. Le chef tué, resteraient les soldats. Peut-être est-il préférable d’essayer de s’expliquer avant d’en venir aux coups. Qu’en pensez-vous, Scout ?

— Essayons toujours, répondit Bill Stell, quoique je n’aie pas d’illusion sur le résultat. Si ça ne fait pas de bien, ça ne peut pas faire de mal.

— En tout cas, recommanda Jane Edgerton, ne nous montrons pas tous. Il ne faut pas que Hunter puisse nous compter.

— C’est juste, approuva l’ingénieur, moi seul…

— Et moi, » ajouta Summy Skim, qui n’eût jamais consenti à se cacher devant Hunter.

Ce fut au moment où, sur un signe du Texien, quelques-uns de ses hommes s’avançaient afin de démolir la barricade, que Ben Raddle et Summy Skim parurent à la lisière du petit bois.

Dès que Hunter les aperçut, il fit signe à ses hommes de battre en retraite, et toute la bande se tint sur la défensive à dix pas environ de la berge du canal.

Seuls, Hunter et Malone se rapprochèrent, le fusil à la main.

Ben Raddle et Summy Skim avaient eux aussi leurs carabines, dont ils posèrent la crosse à terre. Les deux Texiens les imitèrent aussitôt.

« Eh ! s’écria Hunter, avec l’accent de la surprise, c’est vous, le diable m’emporte, messieurs du cent vingt-neuf !