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Page:Verne - Le volcan d'or.pdf/457

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le bouclier de partick.

Il divisa rapidement la caravane en deux parties. La première moitié, composée des mineurs canadiens, s’égailla le long de la lisière du bois, de façon à l’occuper tout entière, et à s’assurer efficacement la défense du front sud, tandis que l’autre moitié, formée en majorité du personnel de Bill Stell, faisait volte-face et remontait vers les tentes d’où partaient les cris, les hommes séparés par de larges espaces, et chacun se défilant d’arbre en arbre. Le Scout se joignit à cette section mobile, tandis que Ben Raddle, Summy Skim et Jane Edgerton demeuraient parmi les défenseurs du canal.

Le Scout et ses compagnons n’avaient pas fait cent mètres vers le Nord, qu’ils aperçurent à faible distance un groupe compact de sept cavaliers, accourant aussi vite que leur permettait la nature du terrain, dans le but évident de prendre à revers la troupe des Canadiens.

Le Scout comprit sans peine ce qui s’était passé. Évidemment, pendant les trente-six heures de répit que les Texiens avaient laissées à leurs adversaires, ils s’étaient ingéniés à trouver un gué dans le Rio Rubber, et, l’ayant traversé à cheval à la faveur de la nuit, ils avaient envahi le camp par le Nord-Est, tandis qu’une partie des leurs opérait une diversion sur le premier front de combat.

Ce calcul, juste en théorie, se trouva faux dans la pratique. Trompé sur le nombre réel de ses ennemis, Hunter avait commis la faute d’employer un détachement trop réduit à ce raid audacieux. Que pouvaient ses cavaliers et lui-même contre une douzaine de rifles qui ne pardonnaient pas ?

La malchance, d’ailleurs, s’en était mêlée. Au lieu d’arriver dans un camp abandonné, ce qui lui aurait permis de le détruire sans risque et de tomber ensuite à l’improviste dans le dos d’adversaires surpris, Hunter avait été signalé de loin, sans qu’il le sût, par les sentinelles canadiennes. D’autre part, les chevaux, empêtrés dans les buissons et dans les halliers, retardèrent sa