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le volcan d’or.

— En effet, approuva Summy Skim. Jacques Ledun l’avait cru éteint alors qu’il n’était qu’endormi. Il s’est réveillé quelques semaines trop tôt !

C’était, en effet, cette mauvaise chance qui avait fait perdre à Ben Raddle tous les bénéfices de sa campagne. Quoi qu’on pût lui dire, il ne parviendrait jamais à s’en consoler.

— Voyons, mon pauvre Ben, dit Summy Skim, un peu de courage et de philosophie !.. Renonce à tes rêves, et contente-toi d’être heureux dans notre cher pays dont nous sommes si loin depuis dix-huit mois ! »

Ben Raddle serra la main de son cousin, et, chassant sa tristesse d’un énergique effort, reprit sur-le-champ la direction de la caravane.

Il y avait lieu de réédifier le camp, hors des atteintes du volcan, même dans le cas d’un changement de direction dans l’écoulement des laves. Ce camp n’aurait d’ailleurs qu’une existence éphémère, puisqu’on n’avait plus aucun motif de s’attarder dans ces régions hyperboréennes.

L’emplacement en ayant été choisi à deux kilomètres en amont sur la rive du Rubber, on se mit aussitôt à l’œuvre. Une dizaine d’hommes furent envoyés de l’autre côté du canal, avec mission de réunir tout ce qui pouvait être sauvé de l’ancien matériel. D’autres chargèrent du butin conquis les propres chariots des vaincus. Le reste de la caravane se lança à la poursuite des chevaux échappés, dont plusieurs furent assez facilement capturés.

Avant la fin du jour, le nouveau campement était installé d’une manière, en somme, suffisamment confortable.

La nuit fut tranquille. On veilla par prudence, afin de parer à un retour offensif des survivants de la bande dispersée, mais le calme ne fut troublé que par la grande voix de l’éruption.

Pendant les quelques heures d’obscurité, quel spectacle que celui de cette éruption dans sa première violence ! La poudre d’or, chauffée à blanc et lancée par une formidable puissance,