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le volcan d’or.

— Ça me paraît extrêmement probable, approuva Summy avec une sage prudence. Mais, Ben, il faut songer aux préparatifs… On ne s’en va pas là-bas, dans ce pays invraisemblable, en n’emportant qu’une chemise de rechange et deux paires de chaussettes.

— Ne t’inquiète de rien, Summy, je me charge de tout. Tu n’auras qu’à monter dans le train à Montréal, pour en descendre à Vancouver. Quant à nos préparatifs, ce ne seront pas ceux de l’émigrant qui, errant à l’aventure dans une contrée lointaine, est obligé d’avoir un matériel considérable. Le nôtre est tout rendu. Nous le trouverons sur le claim de l’oncle Josias. Nous n’avons à nous occuper que du transport de nos personnes…

— Eh ! c’est quelque chose ! s’écria Summy Skim. Elles valent la peine que l’on prenne certaines précautions… surtout contre le froid… brrrrr… je me sens déjà gelé jusqu’au bout des ongles.

— Allons donc ! Summy, lorsque nous arriverons à Dawson City la belle saison battra son plein.

— Mais la mauvaise reviendra.

— Sois tranquille, répondit Ben Raddle. Même l’hiver tu ne manqueras de rien. Bons vêtements, bonne nourriture. Tu reviendras plus gras qu’au départ.

— Ah ! non ! je n’en demande pas tant, protesta Summy Skim, qui avait pris le parti de se résigner. Je te préviens que, si je dois engraisser seulement de dix livres, je reste !

— Plaisante, Summy, plaisante tant que tu voudras… mais aie confiance.

— Oui…, la confiance est obligatoire. Il est donc entendu que, le 2 avril, nous nous mettrons en route en qualité d’eldoradores…

— Oui… Ce délai me suffira pour nos préparatifs.

— Alors, Ben, puisque j’ai une dizaine de jours devant moi, j’irai les passer à la campagne.

— À ta guise, approuva Ben Raddle, bien qu’il ne doive pas encore faire beau à Green Valley.