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Page:Verne - Le volcan d'or.pdf/74

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le volcan d’or.

n’était pas à compléter. Il ne s’agissait pas d’acquérir le matériel nécessaire à l’exploitation d’un claim, puisqu’ils devaient trouver sur place celui de l’oncle Josias. Le confort dont ils avaient joui dans le train du Transcontinental Pacific, ils le retrouveraient à bord du Foot Ball. Ce serait à Skagway que Ben Raddle aurait plus spécialement à se préoccuper des moyens de transport jusqu’à Dawson City. Il lui faudrait alors se procurer un bateau démontable pour la navigation des lacs, un attelage de chiens pour les traîneaux, seul moyen pratique de locomotion sur les plaines glacées de l’extrême Nord, à moins, toutefois, qu’il n’estimât préférable de traiter avec un chef de portage, qui se chargerait, à forfait, de les conduire à Dawson City. Dans l’un et l’autre cas, évidemment, le voyage ne laisserait pas d’être fort coûteux. Mais ne suffirait-il pas d’une ou deux belles pépites pour rentrer et au delà dans ces débours ?

Du reste, telle était l’animation de la ville, telle était l’affluence des voyageurs, que les deux cousins, malgré leur désœuvrement, ne s’ennuyèrent pas un instant. Rien de curieux comme les arrivées des trains, qu’ils vinssent de l’est du Dominion ou des États de l’Union. Rien d’intéressant comme le débarquement de ces milliers de passagers que les steamers déposaient sans cesse à Vancouver. Que de gens, en attendant leur départ pour Skagway, erraient le long des rues, la plupart réduits à se blottir dans tous les coins du port ou sous les madriers des quais inondés de lumière électrique.

L’occupation ne manquait pas à la police au milieu de cette foule grouillante d’aventuriers sans feu ni lieu, attirés par le prodigieux mirage du Klondike. À chaque pas, on rencontrait ces agents vêtus d’un sombre uniforme couleur feuille morte, prêts à intervenir dans d’incessantes querelles qui menaçaient de finir dans le sang.

Assurément, ces constables accomplissent leur tâche souvent périlleuse, toujours difficile, avec tout le zèle et tout le courage qui