Cependant Glenarvan s’était précipité au-devant de sa femme.
« Il a parlé ? demanda-t-il.
— Non, répondit lady Helena. Mais, cédant à mes prières, Ayrton désire vous voir.
— Ah ! chère Helena, vous avez réussi !
— Je l’espère, Edward.
— Avez-vous fait quelque promesse que je doive ratifier ?
— Une seule, mon ami, c’est que vous emploierez tout votre crédit à adoucir le sort réservé à ce malheureux.
— Bien, ma chère Helena. Qu’Ayrton vienne à l’instant. »
Lady Helena se retira dans sa chambre, accompagnée de Mary Grant, et le quartier-maître fut conduit au carré, où l’attendait lord Glenarvan.
CHAPITRE XIX
UNE TRANSACTION.
Dès que le quartier-maître se trouva en présence du lord, ses gardiens se retirèrent.
« Vous avez désiré me parler, Ayrton ? dit Glenarvan.
— Oui, mylord, répondit le quartier-maître.
— À moi seul ?
— Oui, mais je pense que si le major Mac Nabbs et Monsieur Paganel assistaient à l’entretien, cela vaudrait mieux.
— Pour qui ?
— Pour moi. »
Ayrton parlait avec calme. Glenarvan le regarda fixement ; puis il fit prévenir Mac Nabbs et Paganel, qui se rendirent aussitôt à son invitation.
« Nous vous écoutons, » dit Glenarvan, dès que ses deux amis eurent pris place à la table du carré.
Ayrton se recueillit pendant quelques instants et dit :
« Mylord, c’est l’habitude que des témoins figurent à tout contrat ou transaction intervenue entre deux parties. Voilà pourquoi j’ai réclamé la présence de Messieurs Paganel et Mac Nabbs. Car c’est, à proprement parler, une affaire que je viens vous proposer. »
Glenarvan, habitué aux manières d’Ayrton, ne sourcilla pas, bien qu’une affaire entre cet homme et lui semblât chose étrange.