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LES FRÈRES KIP

Or, il était neuf heures vingt-cinq, lorsque Nat Gibson, se relevant et regardant du côté de la terre, fit quelques pas à bâbord :

« Un feu !… il y a un feu !… dit-il.

— Un feu ?… répéta l’armateur.

— Oui, monsieur Hawkins.

— Et dans quelle direction ?…

— Dans la direction de la roche où j’ai aperçu l’homme…

— En effet, déclara le capitaine.

— Vous voyez bien que je n’avais point fait erreur ! » s’écria Nat Gibson,

Un feu brillait de ce côté, un feu de bois qui donnait de grandes flammes au milieu de tourbillons d’une fumée épaisse.

« Gibson, affirma M. Hawkins, c’est bien un signal qu’on nous fait…

— Pas de doute !… répondît le capitaine. Il y a des naufragés sur l’île ! »

Des naufragés ou autres, mais assurément des êtres humains qui demandaient secours ; et quelle anxiété ils devaient éprouver, et quelle crainte que ce brick n’eût déjà levé l’ancre !…

Il convenait donc de les rassurer, et c’est ce qui fut fait à l’instant.

« Nat, dit-il, prends ton fusil, et réponds à ce signal. »

Le jeune homme rentra dans le rouf et en ressortit avec une carabine.

Trois détonations éclatèrent, dont le littoral renvoya les échos au James-Cook.

En même temps, un des matelots agita par trois fois un fanal, qui fut hissé en tête du mât de misaine.

Il n’y avait plus maintenant qu’à attendre le retour de l’aube, et le James-Cook se mettrait en communication avec ce point de l’île Norfolk.