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XIII

l’assassinat.


Voici ce qui s’était passé :

Dès qu’il eut donné ses dernières instructions pour que le James-Cook fût prêt à appareiller le lendemain au jour levant, le capitaine Gibson débarqua et se rendit d’abord au comptoir.

Une petite sacoche qu’il portait contenait la somme de deux mille piastres en or, qu’il devait verser entre les mains de M. Hamburg.

Une partie de l’équipage avait quitté le brick après lui, et les frères Kip étaient déjà en promenade aux environs du port.

Lorsque M. Gibson arriva au comptoir, un des employés lui remit des papiers de diverses sortes, son connaissement et autres.

Le soleil, durant deux heures encore, allait éclairer les hauteurs de l'îlot Kabokon. Le capitaine connaissait bien la route qui conduisait à la villa, et il ne pouvait craindre de s’égarer.

Une fois engagé sous bois au fond du port, M. Gibson marcha pendant un demi-mille, et il se disposait à obliquer vers la gauche, lorsqu’il fut violemment projeté à terre.

Deux hommes venaient de se précipiter sur lui, et l’un d’eux l’étreignait à la gorge.

Étourdi d’un coup violent qui lui avait été porté à la poitrine, il ne les reconnut pas, ayant presque aussitôt perdu l’usage de ses sens.