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PORT-ARTHUR.

Plus tard, en 1842, il fut abandonné définitivement et remplacé par celui de Port-Arthur[1].

Ainsi, sans parler du bagne d’Hobart-Town, la Tasmanie en possédait un second, dont il convient de faire connaître la situation avec quelque détail.

La grande île, profondément entaillée dans sa partie méridionale par Storm-Bay, est limitée à l’ouest par le littoral très découpé, que traverse le Dervent, dont Hobart-Town occupe la rive droite. À l’est, elle a pour frontière la presqu’île de Tasman qui, de l’autre côté, est battue par les longues houles du Pacifique. Au nord, cette presqu’île se rattache par un isthme très resserré à la péninsule de Forestier, qui elle-même ne tient au district de Panbroke que par une étroite langue de terre. Au sud, vers le large, se projettent les pointes aiguës du cap du Sud-Ouest et du cap Pillar.

Depuis l’isthme qui relie les presqu’îles Forestier et Tasman jusqu’au cap Pillar, on compte environ six milles, et ce fut dans une petite baie de la côte méridionale que l’administration fonda l’établissement de Port-Arthur.

La presqu’île de Tasman est couverte de forêts épaisses, très riches en essences propres à la construction maritime, entre autres un bois dur qui présente l’apparence et les qualités du teck. Nombre de ces arbres, déjà vieux d’un siècle, se reconnaissent à leur tronc gigantesque, sans aucune pousse latérale, et dont la frondaison ne s’étale qu’à leur cime.

La petite ville de Port-Arthur se développe en amphithéâtre sur la colline du fond de la baie. Son port, bien aménagé avec môle de débarquement, abrité par les hauteurs environnantes, offre toute sécurité aux navires, dont les terribles rafales du nord-ouest empêchent souvent l’entrée dans les eaux de Storm-Bay. Du

  1. Actuellement Port-Arthur est désaffecté et l’établissement pénal n’existe plus en Tasmanie.