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Page:Verne - Les Frères Kip (partie 1).djvu/206

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les frères kip.

Oui… tout d’abord, en finir avec le capitaine Gibson, puis on aviserait…

Or, les circonstances allaient être favorables, si le brick jetait l’ancre au lieu de passer la nuit sous voiles. M. Gibson serait seul à veiller sans doute, et, par accident, il aurait disparu…

Or, ce qui déjoua les plans de Vin Mod, c’est que le capitaine Gibson voulut avoir l’avis de Karl Kip sur la convenance de mouiller ou non jusqu’au lever du jour.

Et Karl Kip lui répondit sans hésiter :

« Je n’en ferais rien à votre place, monsieur Gibson… Ces parages ne sont pas sûrs… Une attaque des indigènes est toujours à craindre… Si cela arrive, mieux vaut ne pas être au mouillage et, pour peu que la brise se déclare, pouvoir s’éloigner sans perdre du temps à lever l’ancre et à hisser les voiles. »

Le capitaine, comprenant la justesse de ces raisons, s’y rendit. Donc, à l’extrême mécontentement du maître d’équipage et de ses complices, le James-Cook conserva sa voilure de nuit, lorsque le soleil fut couché, et il demeura en vue de l’île d’Entrecasteaux, distante de deux à trois milles.

D’autre part, la pluie, qui avait commencé vers cinq heures du soir, ne dura pas. L’orage se manifestait par des éclairs de chaleur et de