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Page:Verne - Les Frères Kip (partie 1).djvu/209

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à travers la louisiade.

Les matelots accoururent vers le rouf, les armes furent distribuées. Chacun reçut un fusil ou un revolver avec cartouches de rechange, et alla se poster le long du bastingage de bâbord, de manière à repousser ceux des assaillants qui tenteraient de s’élancer sur le pont.

Au large, d’ailleurs, à l’opposé de l’île d’Entrecasteaux, on n’apercevait rien de suspect, on n’entendait aucun bruit de pagaies. Pas la moindre agitation à la surface de la mer, et il n’était pas probable que d’autres embarcations vinssent de l’est.

Les indigènes, cependant, voyant la lumière du fanal braquée sur eux, comprirent qu’ils étaient découverts. Plus de surprise possible. Aussi l’attaque commença-t-elle à l’instant. Une volée de flèches et une pluie de pierres, lancées à la fronde, vinrent s’abattre contre les flancs du brick ou passèrent au-dessus du pont entre les agrès.

Personne ne fut touché, mais, à la quantité de projectiles, il fallut bien reconnaître que les assaillants devaient être nombreux. Et, de fait, ils n’étaient pas moins d’une soixantaine, embarqués sur une dizaine de grandes pirogues. Or le capitaine ne disposait que d’une quinzaine d’hommes, en comptant le mousse Jim.