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les frères kip.

« Feu ! » commanda-t-il.

Et de multiples coups de feu, répondant à l’agression des Papouas, accueillirent les embarcations. Nul doute que plusieurs balles n’eussent atteint leur but. Des cris de blessés s’élevèrent, en même temps qu’une seconde nuée de flèches tombait sur le navire.

« Attendons maintenant, dit le capitaine. Ne tirez plus qu’à bout portant sur les premiers de ces coquins qui voudront franchir le bastingage ! »

Cela ne tarda guère. Un instant après, les pirogues heurtaient la coque du brick. Puis les Papouas, s’accrochant aux armatures des haubans, essayèrent de se hisser jusqu’à la lisse, afin d’envahir le pont et d’y engager une lutte corps à corps.

Évidemment, dans ces conditions, une fois à bord, les indigènes ne pourraient plus employer ni l’arc ni la fronde. Mais ils ne seraient pas désarmés. Leurs bras brandissaient cette sorte de couperet de fer, nommé « parang » en langue insulaire, qu’ils savent manier avec autant de vigueur que d’habileté.

Donc, nécessité de repousser l’assaut à coups de fusil, à coups de revolver, à coups de coutelas, nécessité de rejeter les sauvages à la mer, avant qu’ils eussent pu mettre le pied sur le pont.